article

Modes de transport « actifs » : quels effets sur la santé ?

Une étude scientifique récente analyse les impacts sanitaires de différentes voies de transition vers la neutralité carbone en France à l'horizon 2050, en se concentrant sur les effets du transport actif (marche, vélo, vélo électrique) sur la mortalité.

Une étude scientifique récente analyse les impacts sanitaires de différentes voies de transition vers la neutralité carbone en France à l'horizon 2050, en se concentrant sur les effets du transport actif (marche, vélo, vélo électrique) sur la mortalité.

Ce travail s’appuie que les scénarios de l'Agence Française de la Transition Écologique (ADEME) (S1 à S4) permettant d'atteindre la neutralité carbone en 2050, ainsi qu'un scénario de référence (BAU) prolongeant les tendances actuelles.

Les scénarios diffèrent fondamentalement dans leurs approches : S1 et S2 favorisent des changements de comportement significatifs et une sobriété accrue, S3 mise davantage sur les technologies vertes, tandis que S4 s'appuie principalement sur les avancées technologiques et la réparation des écosystèmes. Pour chacun d'eux, l'étude a quantifié les impacts sur la santé liés à l'activité physique générée par le transport actif, en utilisant une méthode d'évaluation d'impact sanitaire basée sur la relation dose-réponse entre la durée passée en transport actif et la réduction de la mortalité toutes causes confondues.

Les résultats révèlent que les différents scénarios impliquent des bénéfices sanitaires très variables. Dans les scénarios S1 et S2, les volumes de transport actif augmentent suffisamment pour atteindre les recommandations de l'OMS en matière d'activité physique d'ici 2050, tandis qu'ils augmentent légèrement dans S3 et diminuent dans S4. Le scénario S2 présente les bénéfices sanitaires les plus importants, avec près de 500 000 décès évités d’ici 2050, soit un gain d'espérance de vie de 3,0 mois pour la population générale à cet horizon, principalement grâce aux vélos électriques. S1 offre des bénéfices sanitaires moindres mais significatifs, tandis que ces bénéfices sont modestes pour S3. À l'inverse, S4 entraîne 52000 décès supplémentaires par rapport au scénario BAU et une perte d'espérance de vie de 0,2 mois. En termes économiques, les bénéfices sanitaires annuels monétisés pour 2035 varient de 34 milliards d'euros pour S2 à 8 milliards pour S3, tandis que S4 représente une perte de 2,5 milliards d'euros.

Cette étude souligne l'importance du transport actif dans les stratégies de décarbonation, montrant que les politiques privilégiant un changement modal vers les transports actifs peuvent améliorer significativement la santé publique tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Ces résultats constituent une aide précieuse pour les décideurs politiques dans le choix des stratégies optimales de transition vers la neutralité carbone, en mettant en évidence l'importance d'intégrer les considérations de santé publique dans la planification des politiques climatiques.

Retrouvez l'étude ici : https://iopscience.iop.org/article/10.1088/2752-5309/ad5750/pdf

Publié le 12 mai 2025