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Quelques idées reçues sur le véhicule électrique... et comment répondre

Cet été, l'Alliance analyse quelques idées reçues autour du véhicule électrique et propose des éléments factuels pour y répondre. A l'heure des grands trajets estivaux, des pressions d'usage sur les points de recharge, il est utile de rappeler que le véhicule électrique, s'il n'est pas parfait, reste un excellent levier.

Cet été, l'Alliance analyse quelques idées reçues autour du véhicule électrique et propose des éléments factuels pour y répondre. A l'heure des grands trajets estivaux, des pressions d'usage sur les points de recharge, il est utile de rappeler que le véhicule électrique, s'il n'est pas parfait, reste un excellent levier.

Le véhicule électrique, c'est uniquement pour la ville ou les courts trajets

A l'aube des grands départs, on entend souvent que les véhicules électriques sont limités à un usage urbain et ne conviennent pas aux longs trajets des vacances ou des professionnels qui roulent beaucoup. Qu'en est-il ?

En réalité, contrairement à une idée encore répandue, les véhicules électriques ne sont plus cantonnés à un usage urbain ou à de courts trajets. Les modèles récents offrent désormais des autonomies moyenne de 400 km, voire davantage pour certains modèles haut de gamme, ce qui permet d’envisager sereinement les longs trajets, y compris pour les départs en vacances ou les déplacements professionnels. Parallèlement, le réseau de recharge rapide s’est considérablement densifié sur les grands axes autoroutiers, avec des bornes ultra-rapides capables de récupérer jusqu’à 80 % de charge en près de 30 minutes.

Des infrastructures spécifiques, comme les réseaux de bornes dédiés aux flottes professionnelles, facilitent également l’usage intensif des VE. Des projets innovants comme l’ERS (Electric Road System) sur l’A10, actuellement en phase de test, laissent entrevoir la possibilité de recharger les véhicules en roulant grâce à un système de recharge par induction intégré à la chaussée.

Enfin, la planification des trajets est grandement simplifiée grâce à des applications et des planificateurs d’itinéraires embarqués directement dans le véhicule, qui prennent en compte l’autonomie, les bornes disponibles en temps réel et les temps de recharge optimisés. Autant d’éléments qui démontrent que le VE est aujourd’hui parfaitement adapté à une mobilité longue distance.

Pour en savoir plus

Cinq conseils pour un long trajet en électrique

Guide Advenir

Acheter un véhicule électrique, c'est forcément acheter une petite voiture

Aujourd'hui encore, l'idée persiste que le marché des véhicules électriques est dominé par les citadines ou les petits modèles compacts, ne laissant pas de choix pour les familles ou ceux qui ont besoin de plus d'espace. En somme, planne le sentiment que le véhicule électrique est forcément une perte de confort, une situation moins bien qu’avant.

Et ren réalité ?

L’idée selon laquelle un véhicule électrique serait forcément une petite citadine est aujourd’hui dépassée. Le marché s’est considérablement diversifié, avec une offre qui couvre désormais toutes les catégories de véhicules : des SUV familiaux comme les Peugeot e-3008 et e-5008, des berlines comme la Renault Mégane E-Tech ou la Peugeot e-308, des breaks comme la e-308 SW, des monospaces comme le Citroën ë-SpaceTourer, et même des utilitaires comme le Peugeot e-Traveller ou le Renault Kangoo E-Tech, pour ne citer que les marques françaises.

Cette diversité permet de répondre aux besoins des familles, des professionnels ou de toute personne recherchant de l’espace et du confort.

Il est vrai que le coût d’achat reste élevé, ce qui peut renforcer l’impression que l’on paie cher pour un véhicule perçu comme plus petit ou moins polyvalent. Mais cette perception ne tient plus face à la réalité du marché actuel, où l’électrique se diffuse dans tous les segments, avec des modèles de plus en plus compétitifs et adaptés à des usages variés.

Les véhicules électriques sont dangereux en cas d'accident ou d'incendie

On connaît des incidents isolés ou des reportages sensationnalistes qui peuvent créer la peur que les batteries de VE s'enflamment facilement ou soient dangereuses en cas de choc.

Il est vrai que certains reportages sensationnalistes, comme ceux parfois diffusés sur des chaînes telles que TF1 et que l’Alliance a souvent dénoncés, peuvent mettre en avant des cas isolés d'incendies de véhicules électriques (VE). Cela alimente une peur disproportionnée, mais ces incidents ne reflètent absolument pas la réalité globale des risques. En effet, les batteries des VE sont soumises à des normes de sécurité extrêmement strictes, tant au niveau européen qu'international (comme la réglementation UN R100 pour la sécurité des batteries et la UN R135pour la protection en cas de choc latéral). Avant leur mise sur le marché, les véhicules électriques doivent passer une série de tests de collision rigoureux, incluant des simulations d'accidents à haute vitesse, des tests de perforation de batterie, des essais de résistance au feu, et des épreuves spécifiques de surcharge ou de court-circuit.

De plus, les constructeurs intègrent des systèmes de coupure automatique d'urgence qui isolent la batterie en cas de choc grave ou de défaillance, réduisant considérablement les risques d'électrocution ou d'incendie.

Des entreprises comme Verkor, spécialisée dans la fabrication de batteries bas-carbone en France, mettent en lumière la robustesse de leurs systèmes de sécurité intégrés, conçus dès la conception pour minimiser tout risque. Par ailleurs, les statistiques comparatives montrent de manière constante que les véhicules thermiques sont plus souvent impliqués dans des incendies que les VE.

Une étude emblématique menée par l'assureur américain AutoinsuranceEZ en 2022 a révélé que les voitures à essence avaient un taux d'incendie de 1 530 cas par 100 000 véhicules, contre seulement 25 cas pour les véhicules électriques et 3 475 cas pour les hybrides.

Ces chiffres, bien que provenant des États-Unis et donc à considérer avec une légère prudence pour une application directe en Europe, démontrent clairement que, contrairement aux idées reçues et aux fantasmes véhiculés, les VE sont nettement moins susceptibles de prendre feu que leurs homologues thermiques.

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L'installation d'une borne de recharge à domicile est trop complexe ou coûteuse

En se mettant dans la peau d'un propriétaire ou copropriétaire, on pourrrait craindre des démarches administratives lourdes, des coûts élevés ou des contraintes techniques pour installer un point de recharge à domicile.

En réalité, l’installation est souvent plus simple et plus abordable qu’on ne le pense. Aujourd’hui, des solutions techniques et financières adaptées aux copropriétés existent, comme les infrastructures collectives des opérateurs de recharge privés ou des gestionnaires du réseau de distribution, mais aussi les bornes partagées. En cas de difficulté à développer des solutions collectives, le « droit à la prise » permet à tout copropriétaire ou locataire de faire installer une borne sur sa place de parking, sans que la copropriété puisse s’y opposer sans motif sérieux et légitime, à condition de respecter certaines procédures d’information. Ainsi, loin d’être un obstacle, l’installation d’une borne devient un investissement accessible et valorisant, tant pour le confort personnel que pour la valeur du bien immobilier – et c’est un moyen clef pour chasser l’idée reçue de la mauvaise autonomie (cf plus haut). De plus, plusieurs aides financières existent pour alléger le coût, notamment le programme Advenir pour la recharge en résidentiel collectif. Mais également un crédit d'impôt pour l'acquisition et la pose d'un système de charge pour véhicule électrique dans leur résidence principale. Ce dispositif couvre jusqu’à 75 % du coût de l’installation, dans la limite de 300 €. Certaines collectivités locales ou régions proposent également des subventions complémentaires pour soutenir ces initiatives. Rappelons que votre installation doit est réalisée par un professionnel qualifié IRVE (Infrastructure de Recharge pour Véhicules Électriques). Ces installateurs certifiés garantissent une mise en place rapide, sécurisée et conforme aux normes en vigueur.

Mon ancien véhicule thermique pollue moins que la fabrication d'une batterie neuve

L'argument selon lequel un ancien véhicule thermique pollue moins que la fabrication d'une batterie neuve est une objection fréquente, mais elle ne présente qu'une vision partielle de l'impact environnemental. Elle se concentre uniquement sur l'empreinte carbone initiale de production du véhicule électrique (VE), tout en ignorant l'impact continu et cumulatif d'un véhicule thermique tout au long de sa vie.

Pour avoir une image complète et juste, il est essentiel de considérer le bilan carbone sur l'ensemble du cycle de vie d'un véhicule. Cela inclut non seulement sa fabrication, mais aussi son utilisation quotidienne et sa fin de vie.

Il est vrai que la production d'une batterie de VE a une empreinte carbone significative. Cependant, c'est un coût environnemental qui est "payé" une seule fois. Une fois sur la route, le véhicule électrique, en particulier en France, bénéficie d'une électricité majoritairement décarbonée (grâce à notre parc nucléaire et aux énergies renouvelables). Cela signifie que ses émissions de CO2 à l'usage sont considérablement faibles, voire nulles, contrairement à un véhicule thermique qui émet des gaz à effet de serre à chaque kilomètre parcouru, et ce, pendant toute sa durée de vie.

Des études rigoureuses, notamment celles menées par des experts comme Aurélien Bigo sur le sujet, démontrent qu'un véhicule électrique atteint son seuil de rentabilité carbone en quelques années d'utilisation. Passé ce cap, il surperforme très largement un véhicule thermique en termes d'émissions de CO2 cumulées sur l'ensemble de sa durée de vie. En d'autres termes, l'investissement carbone initial de la batterie est rapidement amorti par les faibles émissions en phase d'utilisation, faisant du véhicule électrique un choix bien plus respectueux de l'environnement sur le long terme.

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L'application pour les bornes de recharge et la facturation, c'est un casse-tête

L'idée que "l'application pour les bornes de recharge et la facturation, c'est un casse-tête" est une préoccupation compréhensible, et elle était effectivement fondée il y a quelques années.

La multiplication des réseaux, des applications dédiées et des badges de recharge a pu rendre l'expérience utilisateur complexe et décourageante, comme le soulignait d'ailleurs la note de l’Alliance sur la « Massification » qui mettait en lumière ces frictions. Rappelons aussi l’excellent rythme auquel la France a rattrapé son retard sur la fourniture de points de recharge.

Cependant, le marché de la recharge publique pour véhicules électriques est en pleine maturation et connaît une tendance forte à la simplification et à l'harmonisation. Les acteurs du secteur, conscients de ces défis, travaillent activement pour fluidifier l'expérience des utilisateurs :

  • L'essor de l'interopérabilité (équivalent du "roaming"pour la recharge) : depuis 2017, tous les réseaux de bornes de recharge sont interopérables. Cela signifie qu'avec un seul badge, il est désormais possible d'accéder à un très grand nombre de bornes gérées par des opérateurs différents. Finis les multiples abonnements et les collections de cartes !
  • L'intégration des services dans les applications de planification : les applications de planification de trajets dédiées aux véhicules électriques (comme Chargemap, ABRP, A Better Routeplanner, ou les applications embarquées des constructeurs) intègrent non seulement la localisation des bornes, mais aussi des informations en temps réel sur leur disponibilité, leur puissance, et la possibilité de lancer et payer la recharge directement depuis l'application. Certaines permettent même de comparer les tarifs des différents opérateurs.
  • Le paiement direct sans contact : la tendance est également au déploiement de bornes acceptant le paiement direct par carte bancaire sans contact, rendant l'expérience aussi simple qu'un plein d'essence. Bien que ce ne soit pas encore généralisé sur toutes les bornes anciennes, c'est la norme pour les nouvelles installations, notamment les bornes rapides.

Publié le 29 juillet 2025